Chaque jour ouvrable les camionnettes partent entre 5:30 et 6:00 du siège, on aurait dit un essaim qui s’envole vers toutes les régions du pays. Leur précieuse cargaison se compose de viande et de produits végétariens. Ils n’ont qu’une mission: livrer les clients juste à temps. Entre eux se trouvent six dames dans une profession qui est traditionnellement considérée comme un bastion d’hommes. Avec le sourire sur le visage et le cœur sur la langue, Leslie Leyman nous expliquera pourquoi elle considère son boulot comme un métier de rêve.
Le réveille sonne à 3:45 six jours sur sept. Pour plusieurs entre nous beaucoup trop tôt, mais pour Leslie la journée commence. Cela ne semble pas immédiatement être la caractéristique d’un travail de rêve, mais pour elle c’est le cas. Ce qui prouve qu’un inconvénient apparent pour certains peut être un avantage pour d’autres.
“Je fais mon boulot de tout mon cœur. Peu importe que le travail commence à 5:30 et que je dois d’abord me rendre au travail pendant une heure. Le début tôt de ma journée signifie également que je serai chez moi au début de l’après-midi. Cela me laisse amplement le temps pour me consacrer à la ferme. Un tel horaire a naturellement un impact sur la vie de famille. Mais pour moi c’est parfait parce que mon mari doit aussi se lever très tôt. Je comprends tout à fait que cela n’est pas toujours évident si vous avez encore de jeunes enfants à la maison. Parfois c’est difficile pour combiner avec les heures de la garderie ou les heures de classe. Nous n’avons pas ce problème, mais je comprends que pour une collègue célibataire ayant des enfants, l’organisation quotidienne n’est pas toujours aussi évidente. Grâce à l’engagement de la direction une solution a été fournie. En consultation avec les employés un horaire ajusté à mi-temps a été élaboré.
Ce n’est pas mal du tout. Je te l’accorde. En arrivant dans les heures tranquilles du matin, il y a très peu de mouvement. Nous saluons les collègues et quelques membres de la direction qui sont déjà présents à 5:30, puis nous passons à l’action.”
La feuille de route et la liste des commandes, des pièces d’équipements essentielles
Parfois, son camion de livraison est déjà chargé et elle peut prendre la route immédiatement. D’autres jours, elle est responsable du chargement.
“Les conteneurs sont alors prêts pour chaque client, soigneusement étiquetés. Je vérifie les conteneurs sur la base de la feuille de route et la liste des commandes. Selon la commande, les produits se trouvent dans des petits conteneurs d’un maximum de 10 kg ou dans des grands conteneurs d’un maximum de 20kg. Nous devons ensuite placer ces conteneurs dans la section congélateur ou dans la section fraîche de la camionnette, en tenant compte de l’ordre dans lequel les clients doivent être livrés. Je sers habituellement entre 15 et 20 clients chaque jour. Parfois, je ne transporte que 500 kg, mais certains jours, je livre jusqu’à 1250kg de produits carnés. Ensuite, vous le sentirez. Heureusement, nous avons aussi un chariot manuel qui nous aide à faire le travail plus lourd.”
La feuille de route et la liste des commandes servent de guide pour Leslie. Son livre de route contient aussi les bons de livraison et parfois les factures pour les clients. Chaque bon de livraison doit être soussigné après la réception de la marchandise. Parfois elle doit aussi régler les comptes pour les clients qui paient en espèces ou par Bancontact.
Un lien étroit avec les clients
Chaque conducteur a sa région fixe. Pour Leslie, cette région est Gand et ses environs.
“Entre-temps, je connais cette région comme ma poche. L’introduction du plan de circulation dans le centre de Gand, il y a quelques années, ne facilite pas la vie des conducteurs professionnels. Certaines rues nous restent également inaccessibles, même si nous avons un permis et des droits d’accès plus flexibles que les conducteurs privés. Parfois nous sentons aussi la pression pour arriver à temps chez le client. Le travail peut être éprouvant, particulièrement pour mes collègues qui livrent dans des régions plus éloignées. Vous avez régulièrement des embouteillages et des travaux routiers pour que l’itinéraire ne soit pas plus rapide.”
Comme Leslie livre toujours dans la même région, elle entretient des relations plus étroites avec ses clients.
“J’ai toujours un mot gentil pour mes clients par conséquence on me propose un verre d’eau quand il fait chaud ou même une glaçe. Je me rappelle qu’un certain moment un de mes clients avait une ouverture sur sa nouvelle location et j’étais invitée avec le sommet de notre entreprise. Je dois avouer que çela me faisait du bien, plus même : j’étais incroyablement heureuse!”
Son tour se termine peu après midi. Après avoir faite les enregistrements nécessaires dans l’ordinateur il est temps de se rendre à la maison.
Une entreprise ouverte et transparente
Leslie ne passe pas beaucoup de temps avec ses collègues au siège ou avec ses 32 compagnons de route, mais pour elle, cela ne ressemble pas vraiment à un manque. Elle établit ses contacts sociaux lors des événements d’entreprise organisés occasionnellement. Et quand quelque chose ne lui va pas, elle en parle pourqu’on puisse trouver une solution.
Le travail de conductrice professionnelle peut effrayer certaines dames. Est-ce qu’elles peuvent tenir le bout? Chez Dekeyzer-Ossaer on le prouve.
“Nous, on aime notre boulot !” dit Leslie. “Certaines conductrices sont construites de façon modeste ou elles proviennent d’une profession complètement différente, telle que celle du secteur de la santé, mais nous réussissons néanmoins. Il y a la bonne volonté de chaque, à la fois chez l’employeur et chez l’employé. Et ou se trouve une volonté il y a un moyen.”
Existe-t-il encore d’autres inconvénients au travail?
“Je suis bien sûr très prudente s’il y a de la pluie verglaçante ou qu’il gèle. Dans ce cas je serai au travail un peu plus longtemps. De plus, j’ai l’avantage de ne pas conduire avec une remorque géante mais avec une camionnette confortable. J’ai déjà eu un accident auparavant, mais heureusement, ce n’était qu’un accrochage. Sauf quelques tracas administratifs, ce n’était rien de grave. Allez, on perd pas le rythme!”